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À toi qui veux pirater un indépendant : Guide de ce qui t'attend.

(Lettre ouverte d'un professionnel qui, depuis 14 ans, regarde tes semblables échouer.)

Introduction : Bienvenue dans mon monde.

Je te vois. Toi, le script kiddie qui lance des scans automatisés depuis un VPS au fin fond de l'Europe de l'Est.
Toi, le petit malin qui pense qu'un e-mail de phishing bien tourné va me faire cliquer.
Toi, qui crois que les indépendants sont des cibles faciles, perdus sur leur Windows familial, avec un antivirus gratuit et des mots de passe comme "123456".

Tu as raison pour 80% d'entre eux. Mais tu n'es pas tombé sur l'un d'eux.

Tu es tombé sur moi.
Et pendant que tu vas perdre ton temps à essayer de forcer mes portes, je serai en train de travailler, de facturer et de dormir sur mes deux oreilles.
Ce document n'est pas un tutoriel pour mes pairs. C'est une visite guidée de la forteresse que j'ai construite. Lis-le attentivement. Ça t'évitera de gaspiller ton temps et tes ressources.

Chapitre 1 : La machine de guerre – Mon poste de travail.

Tu penses que mon ordinateur est un simple outil ? C'est ma première ligne de défense. Chaque composant a été choisi pour une raison : te rendre la vie impossible.

Le Processeur (AMD Ryzen 9) : Pendant que ton script d'attaque peine à s'exécuter, mes 16 cœurs sont en train de compiler du code, de faire tourner trois machines virtuelles et d'analyser tes paquets réseau en temps réel, sans même transpirer. J'ai plus de puissance de calcul pour te surveiller que tu n'en as pour m'attaquer.

La Mémoire (128 Go RAM) : Une attaque par déni de service local ? Une fork bomb ? Bonne chance pour saturer 128 Go de RAM avant que mes scripts de monitoring ne tuent ton processus et ne me signalent ta présence.

La Carte Graphique (Sapphire 6900XT) : Elle ne sert pas à jouer. Elle pilote mes 4 écrans. Sur l'un, je vois le code. Sur l'autre, le rendu client. Sur le troisième, les logs de sécurité. C'est sur celui-là que je verrai ton adresse IP apparaître, et que je la regarderai se faire bannir.

Le Stockage (NVMe en RAID 1) :
Tu espères une panne matérielle pour créer le chaos ? C'est mignon. Mes disques système sont en miroir. Si l'un d'eux lâche, je ne m'en rends même pas compte. Le système continue de tourner, et mes alertes m'informent de la défaillance. Tes espoirs de corruption de données sont nuls.

Chapitre 2 : Le système d'exploitation – Ton premier mur.
Tu adores Windows, n'est-ce pas ? Une passoire géante où chaque utilisateur est administrateur de sa machine. Dommage pour toi, tu n'es pas au bon endroit.

L'OS (Ubuntu Pro LTS) : Bienvenue sous Linux. Ton arsenal de malwares .exe est aussi utile ici qu'un pistolet à eau dans un incendie. Je suis sur une base serveur, durcie et stable. Il n'y a pas de failles béantes, pas de services inutiles qui tournent en fond. L'attaque de surface est réduite au strict minimum.

Le Chiffrement Intégral (LUKS) : C'est mon passage préféré. Imaginons que tu sois un génie et que tu réussisses à me voler physiquement ma machine. Félicitations, tu viens de gagner un presse-papier de 2000€. Mon disque est chiffré avec une phrase de passe que tu ne casseras pas avant la mort thermique de l'univers. Les données de mes clients sont en sécurité, et toi, tu n'as que du métal entre les mains.

Chapitre 3 : Les pièges actifs – Comment je te vois venir.
Tu crois avancer masqué, mais chaque pas que tu fais déclenche une alarme.

Le Pare-feu (UFW) : Quand tu scannes mon IP ( ou celui d'un de mes serveurs), tu ne vois rien. Le néant. Mon pare-feu est configuré pour rejeter (DROP) tout ce qui n'est pas explicitement autorisé. Pour toi, je suis un fantôme. Tu ne peux pas attaquer ce que tu ne peux pas voir.

L'Antivirus : Tu tentes le phishing ? Ton e-mail avec sa pièce jointe vérolée est intercepté et désinfecté avant même que je reçoive la notification. Tu es juste une alerte dans mes logs, rien de plus.

*Fail2ban *: Mon petit préféré. La plupart des administrateurs bannissent une IP après 5 ou 10 tentatives. C'est d'une naïveté touchante. Chez moi, la règle est différente : deux tentatives, deux erreurs, et ton IP est bannie. Définitivement. Tu lances une attaque distribuée avec ton botnet ? Vas-y, grille tes ressources. Chaque IP qui se trompe deux fois est une machine que tu perds pour toujours. Tu ne fais pas une attaque, tu jettes ton armée dans un broyeur.

Chapitre 4 : Le serveur web – Le champ de bataille public.
C'est là que tu penses avoir tes chances. Après tout, un site web est exposé par nature. Erreur.

Le jeu de piste est truqué – Mes défenses DNS.
Tu penses que le DNS, c'est juste un annuaire pour trouver mon serveur ? C'est la première porte à laquelle tu frappes, et elle est déjà piégée. Tes tentatives pour empoisonner le cache, intercepter mon trafic ou te faire passer pour moi sont vouées à l'échec avant même de commencer.

L'annuaire est blindé (DNSSEC) : Je vois tes DNSKEY dans tes scans. Tu as bien remarqué. J'ai activé DNSSEC. Pour faire simple, chaque réponse de mes serveurs DNS est signée numériquement. Si tu tentes une attaque de type "Man-in-the-Middle" pour rediriger mon trafic vers ton serveur de phishing, les résolveurs DNS du monde entier verront que la signature est invalide et jetteront ta réponse à la poubelle. Tu ne peux pas te faire passer pour moi. La route vers mon serveur est authentifiée et incorruptible.

Mes gardiens sont partout (Anycast DNS): Tes scans montrent bien quatre serveurs de noms, mais la réalité est bien plus complexe. J'utilise le réseau Anycast DNS d'IONOS. Ton attaque par déni de service (DDoS) contre mes serveurs DNS ? Bonne chance. Tu n'attaques pas quatre serveurs en Allemagne. Tu attaques un réseau mondial de dizaines de serveurs répartis sur toute la planète. Ton trafic malveillant est absorbé, dilué et neutralisé par l'infrastructure d'un des plus grands hébergeurs mondiaux avant même de faire ralentir une seule de mes requêtes. Tu essaies d'éteindre un incendie de forêt avec un verre d'eau.

Tu ne parleras pas en mon nom (SPF, DKIM, DMARC) : Regarde bien mes enregistrements TXT.

SPF (v=spf1... -all) : J'ai déclaré au monde entier la liste exacte des serveurs autorisés à envoyer des e-mails en mon nom. Tu essaies d'usurper mon adresse depuis ton serveur ? Le serveur de destination verra que ton IP n'est pas sur la liste et placera ton e-mail directement dans les spams, ou le rejettera purement et simplement.

DKIM (v=DKIM1...) : Chaque e-mail qui part de mes serveurs est signé cryptographiquement. Si tu interceptes un de mes e-mails et que tu le modifies, la signature sera brisée. C'est la preuve que mes communications sont authentiques et n'ont pas été altérées.

DMARC (p=reject) : C'est le coup de grâce. J'ai donné l'ordre à tous les serveurs de messagerie de la planète de rejeter sans ménagement tout e-mail qui prétend venir de mon domaine mais qui échoue aux vérifications SPF ou DKIM. Tu n'as aucune marge de manœuvre. Tu ne peux pas usurper mon identité pour tromper mes clients ou mes contacts. La porte est fermée à double tour.

En résumé, avant même d'avoir envoyé le moindre paquet vers mon serveur web, tu as déjà échoué. Tu ne peux pas corrompre la route, tu ne peux pas faire tomber mes DNS et tu ne peux pas te faire passer pour moi.

Le jeu était terminé avant même que tu commences à jouer.

Le Serveur Dédié IONOS : Tu aimes les hébergements mutualisés, hein ? Un seul site WordPress mal sécurisé et tu as accès à 200 autres. Pas de chance, ici tu es seul avec moi. C'est mon ring, mes règles. Il n'y a pas de voisin faible pour te faciliter la tâche.
Et mon serveur web ne contient aucun accès e-mail et oui les mails sont gérer par une autre machine ailleurs!Mes sites ont seulement la possibilité d'envoient par SMTP SSL, c'est moche pour toi...

*Le Bouclier (WAF ModSecurity) *: Avant même d'atteindre WordPress ou PrestaShop, chacune de tes requêtes HTTP est passée au crible. Tes tentatives d'injection SQL, tes ../ pour remonter les répertoires, tes Cross-Site Scripting... tout ça est détecté, bloqué, et ton IP est signalée. Tu parles à un mur qui analyse chacun de tes mots.

L'Isolation (Plesk) : Chaque site est dans son propre conteneur sécurisé. Même si, par miracle, tu trouvais une faille dans un plugin obscur d'un site client, ton terrain de jeu serait limité à ce minuscule bac à sable. Tu ne pourrais jamais remonter jusqu'au serveur principal.

La Surveillance paranoïaque : Fail2ban surveille wp-login.php, les accès FTP, les tentatives de connexion aux e-mails... Le scanner d'intégrité me prévient si un seul fichier du cœur de WordPress est modifié. Tu ne peux faire un pas sans que je le sache.

Conclusion : Un dernier conseil, pour la route.
Tu vois, ce n'est pas une personne que tu essaies d'attaquer. C'est une méthodologie. Une philosophie. Chaque choix, du processeur à la règle de pare-feu, a été fait en pensant à toi. Chaque couche de sécurité est conçue pour rendre la précédente encore plus solide.

Alors, continue si tu veux. Dépense ton énergie, grille tes botnets, perds ton temps. Pendant ce temps, je continuerai à travailler sereinement, à protéger les données de mes clients et à vivre de ma passion.

Tu cherches une faille ? La plus grande faille, c'est de croire que je suis une cible comme les autres. Maintenant que tu sais, va voir ailleurs. Il y a des millions de fenêtres ouvertes sur Internet. Les miennes sont des murs.

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