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Pourquoi j'ai décidé de ruiner la France et de casser son service public

La question que l’on doit me poser le plus doit être « Pourquoi avoir émigré en Roumanie ? » Mais la seconde question, cela doit être « Comment es-tu rentré chez Microsoft ? » Et je dois vous avouer que cette question… Est nulle.



J'y ai déjà répondu plusieurs fois, d'autres gens y ont déjà répondu plusieurs fois, il y a carrément des vidéos sur YouTube et des livres pour connaitre la réponse a cette question. Non vraiment, je pense que l'on en a fait le tour. Alors aujourd’hui on va répondre à une autre question, que l'on me pose beaucoup moins et qui pourtant est beaucoup plus intéressante. On ne va pas répondre au comment, mais au pourquoi. « Pourquoi travailles-tu chez Microsoft ? ». Avant même d'y répondre, il faut savoir pourquoi on ne me la pose pas souvent. En général, les gens se font leur propre idée de la réponse. « Pour l'argent », « Pour la renommée » « Pour la destruction de la France », parce que bien sûr la question est rarement innocente et sert souvent de base pour essayer de dénoncer quelque chose d'autre.

Mais répondre à cette question, pourtant simple, il faut une réponse complexe (c’est pour ça que je n'en fais pas un tweet, ça ne tiendrait pas dedans). On va même d'abord réduire la question à juste « Pourquoi travailles-tu ? » Et là, la réponse est simple : pour manger, pour vivre, parce que si notre société le permettait, vous pouvez être sûr que je ne chercherais pas à travailler dans le sens où on l'entend aujourd'hui. Je ferai sans doute plein de choses cool, mais certainement pas « travailler ». Donc pourquoi je travaille, car je n'ai pas de patrimoine, je n'ai donc pas le choix, je dois travailler pour vivre et faire vivre ma famille dans le confort que chaque être humain devrait mériter sur terre de façon inconditionnelle.

Maintenant bien sûr, on peut me répondre que du travail, il en existe dans plein d'autres endroits, surtout en IT, et que donc je pourrais travailler, par exemple, pour le service public, une ONG ou au moins, vraiment, si je ne veux pas faire d'effort, une entreprise privée, mais française.



« Pourquoi je n'ai pas travaillé pour Microsoft ?».

« Pourquoi je n'ai pas travaillé pour Microsoft ?». En voilà une drôle de question, mais en fait, avant de commencer à travailler pour Microsoft, j'ai commencé par faire l'inverse, ne pas travailler pour eux. Mais pas dans le sens où je n'ai pas pu travailler pour eux, dans le sens où j'ai refusé formellement de travailler pour eux. Un peu de contexte : on est en 2013 et je recherche une alternance pour 3 ans, mon école propose mon CV à plein d'entreprises partenaires, dont Microsoft. Je passe l'entretien, et tout se passe très bien, au point que je reçois ensuite par mail un message qui dit qu'ils sont prêts à faire un contrat d'apprentissage de 3 ans avec moi. Et j’ai dit non.



Ce refus m'a en fait beaucoup appris. Déjà la plupart des gens, que ce soit mon entourage, ou mes camarades de promo, n'ont pas compris ce choix, en fait j'ai même eu pendant un (long) moment l'impression d'avoir commis une erreur. Tu étudies l'IT, tu veux en faire ton métier, (à cette époque je faisais déjà des projets de reconnaissance vocale) et je dis non à l'une des plus grosses boîtes tech du monde. Avec cette expérience, la première chose que j'ai compris est l'importance de ton travail dans la société et de l'endroit où tu le fais. Un infirmier ou un docteur ne vont pas du tout être vus de la même façon par la société et pourtant les métiers ne sont pas si éloignés. En IT, travailler pour CapGemini ou Facebook n'est aussi pas perçu pareil, même si tu vas y faire le même métier.

Vous rencontrez quelqu'un, la première chose que vous lui demandez, c'est ce qu'il fait dans la vie, et on ne parle pas de ses passions, on parle de son job. En IT, on vous juge même sur la techno que vous utilisez, imaginez le niveau. Bref, votre boîte, là où vous travaillez compte et un nom sur un CV, ça vous ouvre parfois beaucoup de portes (RH).

Grâce à l'énorme communauté IT parisienne et en ligne, j'ai aussi beaucoup appris sur le monde pro de l'IT, comment on négocie des salaires, l'importance de la première expérience. Et j'ai surtout appris que la majorité des jobs en sortie d'école et même après sont en SSII pour faire du service et l’enfer que ça peut être.


Trois ans plus tard (2016), je suis donc diplômé ou presque et dois trouver mon premier job. Et là je postule partout et surtout dans les boîtes que je veux rejoindre comme Octo ou Zeninka qui ont des valeurs qui me semblent vraiment cool. J'ai aussi ma première vraie expérience avec les SSII qui te demandent de remplir un dossier de compétences de 3 pages Word selon leur propre format, ou celle qui te rigole au nez quand tu demandes un salaire que toi tu trouves justifié.



« Pourquoi j'ai rejoint Microsoft »

« Pourquoi j'ai rejoint Microsoft » Après donc avoir été refusé des boîtes que j'aurais aimé rejoindre et accepté par les pires boîtes de la région parisienne, j'ai un jour été contacté par Microsoft, qui avait quand même mon CV car je l'avais renvoyé, sans vraiment y croire.

Donc je passe l’entretien RH, puis je me rends à l'entretien physique qui est en fait une suite de 3 entretiens dont on connaitra la réponse à la fin de la journée. Le poste est ouvert seulement aux jeunes diplômés, c'est le Graduate Program de Microsoft. A la fin de la journée, je suis le premier à être appelé dans la salle de réunion avec le manager. Il ne tourne pas autour du pot et me dit que c'est moi qu'ils ont choisi, car ils ont vu quelque chose qu'ils n'ont pas vu chez les autres.



Je n'étais pas plus doué techniquement que les gars présents ce jour-là, mais j'étais le seul qui avait une vague idée de comment un Systeme d'information fonctionne et comment Microsoft peut s'intégrer dedans d'un point de vue macro. Et ça, ils ont aimé. C'est un move intelligent de Microsoft leur graduate program, parce que le but ce n’est pas d'avoir les meilleurs au moment X, c’est d’avoir ceux qui peuvent présenter le plus de potentiel dans Y années si on les accompagne bien, et c’est exactement ce pour quoi est conçu le graduate programs

Pendant 2 ans, tu mixes formation, shadowing avec experts et missions réelles, on ne te met aucune pression et tu as le meilleur onboarding et accompagnement dont tu puisses rêver pour un junior. En plus de tout ça, ils te paient 8k au-dessus du marché.



Alors certes, il faudra faire du service, ce qui n’est vraiment pas mon kiff, mais le deal est en or.

Et là il y a débat :

  • Est-ce que le deal est vraiment en or ?
  • Si vraiment être dans un graduate programme est si bien, pourquoi ont-ils besoin de payer au-dessus du marché ?
  • Est-ce que ça ne serait pas parce que en fait on doit un peu compromettre sa morale ?

C’est vrai que c’est souvent le cas, les banques vous paient souvent plus car elles font beaucoup d'argent, mais aussi parce que vous n'aidez pas vraiment à rendre le monde meilleur, la pétrochimie et l'armement c’est encore pire ! Donc on pourrait voir ici la preuve de la compromission morale, et je pense que beaucoup font directement ce raccourci, tu travailles chez Microsoft, tu es bien payé, donc c’est que quelque part, tu dois niquer le système et tu le sais, donc on te rince pour que ça passe.



Sur les graduate programs, j’ai une théorie différente, l'investissement sur un graduate est lourd, pendant 2 ans l'employé ne vous rapporte quasiment rien, il vous coûte un salaire, il vous coûte les avantages offerts aux employés (On m'a donné une Mercedes classe A, alors que j'avais mon permis depuis moins de 3 ans), on vous fait voyager pour pouvoir réaliser vos training, car le graduate program est par promo européenne et ils veulent que vous vous fassiez un réseau, vous mangez dehors, vous n'avez pas de ticket resto, mais vous pouvez faire une note à 20 euros par repas et par personne, on vous envoie dans des hôtels qui ont minimum 3 ou 4 étoiles. Vraiment, l'argent pour Microsoft n'est pas un problème, on le sait, alors ce ne sont pas 8k en plus sur votre salaire à la fin de l’année qui vont faire une différence. Et là-dessus ils sont malins, ils investissent sur vous, ils n'ont pas envie que vous vous barriez après 1 an ou 2, et pour ça il faut éviter d'être trop radin pour rien.

Pour eux, vous êtes un investissement, un investissement qui va pouvoir dans le futur rapporter beaucoup plus que ce que vous leur coûtez. (On en parlera dans le futur)



Étant donné l'importance de votre premier salaire dans votre carrière qui va grosso modo définir combien vous allez pouvoir prétendre le reste de votre vie, pour moi le deal est en or. Dans le futur, vous vous ferez rattraper niveau salaire par ceux qui peuvent changer de start-up car elle a coulé ou de SSII tous les 2 ans, mais pendant un bon moment, vous allez être bien payé et pouvoir progresser dans les meilleures conditions, faire votre vie dans les meilleures conditions, avoir un crédit, vous marier, avoir des enfants, tout ça ne sera pas un problème à cause de l'argent.


« Donc tu n'es intéressé que par l'argent et c'est ce qui te motive »

« Donc tu n'es intéressé que par l'argent et c'est ce qui te motive » On est tous intéressés par l'argent, comme dit au début, sans argent, on ne vit pas. La première chose que tout le monde réclame dans les descriptions de poste, c'est le salaire et vous avez raison, ne soyons pas hypocrites. On connaît d'autant plus la valeur de l'argent quand on n'en a pas eu, et je ne parle pas de l'entrepreneur qui a décidé de ne pas se verser un salaire pendant X années parce qu'il montait sa boîte, je parle du vrai manque d'argent, celui qu'on n'a pas choisi et qu'on subit, c'est celui-là qui traumatise vraiment. Et à ce moment-là, en 2016, je sais que je vais empocher 2 fois le salaire annuel de ma mère, je sais que dans 4, 5 ans, quand je serai pratiquement revenu au niveau du marché, je pourrai aller où je veux avec la marque MS sur le CV et faire encore un gap. À ce moment-là, je suis quasi assuré que l'ascenseur social a enfin marché.

Pourquoi je sais que dans 5 ans, je vais où je veux ? Parce que tout le monde me demande comment j'ai fait pour rejoindre Microsoft. Tout le monde est convaincu que j'ai réussi un truc incroyable pour y être, certain pense que si je suis super bien payé, ce n'est pas parce que je me compromets moralement, mais juste parce que je suis trop fort. On attribue du crédit à ceux qui font partie de l'entreprise comme si ils avaient eux même accompli les choses qu'elle a réussies ou qu'ils devraient au moins avoir une part de mérite ou sont sans doute un peu leurs égaux. Moi je sais que je n'ai rien à voir avec les cracks de chez Microsoft qui ont développé la plateforme Azure. Mais si un recruteur ou un manager veut le penser par biais d'association, eh bien, ce n'est pas moi qui vais casser son délire.



Alors oui parlons d'argent 2 minutes aussi, votre salaire c'est votre place dans la société, ce n'est pas une hypothèse, c'est un fait, pourquoi paie-t-on moins l'infirmier que le médecin ? On l'a dit plus haut, ce n'est pas une histoire de responsabilité, de risque ou d'année d'étude, c'est une question de place dans la société, vous pouvez ne pas aimer cette réalité, mais il faut en avoir conscience, car ce sont les règles avec lesquelles on doit jouer.


« Pourquoi ai-je quitté Microsoft ? »

« Pourquoi ai-je quitté Microsoft ? » On arrive début 2020 et là, je décide de quitter Microsoft. Je déménage, et les emplois qui me sont proposés à ce moment ne sont vraiment pas intéressants, en plus la rémunération n'est plus si compétitive. Je n'avais vraiment pas la tête à négocier de toute façon. À ce moment, mon projet professionnel était de me réorienter beaucoup plus que je ne l'étais dans le système et le réseau. Je veux me spécialiser dans le cloud, car je sais que le sujet est porteur professionnellement, et que c'est quand même vachement cool. Mais toujours, je ne veux pas faire de service ! Je trouve donc un éditeur logiciel français, cocorico, et je les rejoins en tant que cloud engineer pour faire fonctionner leur application SaaS. Ça se passe très bien, et je gagne encore plein d'argent car ils se rendent très vite compte que mes 4 ans chez Microsoft m'ont rendu très efficace.

Mais il y a un problème. C’est une entreprise internationale certes, mais c’est surtout une entreprise française, et après 4 ans à avoir été formé dans un état d'esprit totalement différent, je ne rentre pas dans le moule de cette entreprise. Je les trouve lents, les processus sont horriblement compliqués, la vision du top management sur la tech est datée, faire du bon travail chez eux commence à devenir compliqué, on est très vite limité.

Je viens de quitter une entreprise qui a sans doute l'un des meilleurs CEO au monde, me retrouver ailleurs fait vraiment mal au cul quand tu te rends compte du niveau des entreprises en dessous. Et puis moi, ce que je veux faire de toute façon, c’est du job de SRE, c’est ça mon objectif professionnel, et c’est vers ça que je veux tendre, et je sais que là où je suis, ça ne fonctionnera pas.



« Pourquoi suis-je retourné à Microsoft ? »

« Pourquoi suis-je retourné à Microsoft ? » Et là du coup, on peut commencer à me faire un procès d’intention. Aller deux fois à Microsoft, c’est vraiment ne pas aimer les services publics ! Parce que oui, on va toucher un problème, là maintenant. Microsoft, par son évasion fiscale, ne paie pas les impôts qu'il devrait et donc, ne finance pas les services publics. Si je travaillais pour une entreprise française par exemple, ça ne serait certainement pas le cas.

Alors essayons, ok essayons de travailler pour d'autres entreprises françaises. Ce n'est pas parce que ça s'est mal passé dans une, qu’elles sont toutes incompétentes. On a peut-être de bons managers en France. Bah peut-être, mais je ne sais pas, parce que le mythe selon lequel quand tu as un beau CV, tu peux travailler partout, ce n'est pas vrai en fait. Avoir Microsoft sur ton CV ne te sert à rentrer facilement que dans une seule autre entreprise, Microsoft, parce que tu connais l'état d'esprit, et il a peu de chances que tu rates un entretien.

Les entreprises françaises, ce sont principalement des SSII. Si tu ne veux pas faire de service, tu as le choix entre quelques boîtes, mais clairement, tous les développeurs de France ne vont pas pouvoir manger le même gâteau. Si en plus tu veux faire du SRE, il faut trouver une boîte qui a un poste de SRE, puis qui comprend ce qu'est le SRE. En fait, non, on ne décide pas de travailler pour une boîte qui « finance le service public » en un claquement de doigts, même si tu as Microsoft dans ton CV. Les boîtes tech françaises, les cloud providers francophones qui existent et qui pourraient avoir des rôles de SRE, ne nous attendent pas les bras ouverts, et en attendant, faut bien manger.



Je salue néanmoins OpenClassroom, qui est la boîte française avec qui je suis allé le plus loin dans le processus de recrutement et qui a dû s'arrêter, plus à cause de problèmes juridiques que techniques (la seule d'ailleurs où le processus RH a commencé).

Alors parce que le monde est un grand marché, j’ai bien sûr aussi essayé d'autres boîtes, mondiales, Ecosia, Gitlab, qu’on ne dise pas que je choisis les pires boîtes du monde. Il y en a une qui est mondialement adorée et l’autre qui littéralement passe son temps à planter des arbres ! Bref, même topo, vous avez compris, pas la peine de t'en faire des tonnes.

Alors pourquoi suis-je réellement retourné chez Microsoft ? Je n'y suis pas allé pour n'importe quoi. Si je ne reçois pas un email de recrutement tous les 3 mois de Microsoft, je pense que les RH meurent, car entre 2020 et 2022 où j'y suis retourné, j'ai entre temps même passé plusieurs entretiens (au moins RH) chez Microsoft, mais à chaque fois, soit le rôle ne me convenait pas, soit la techno ne me plaisait pas.

Là, je suis SRE, pour PostgreSQL. Fini de rencontrer des MVP qui cassent les couilles, maintenant je peux m'intégrer à une communauté gigantesque de développeurs qui contribuent à l’une des plus grandes bases de données (Et j’aime les bases de données) open source du monde.



En y retournant en 2022, je n'ai aussi fait quasiment aucun gap sur mon salaire annuel, donc si vraiment tout n'était qu'une question d'argent, je serais freelance, je facturerais 800 euros par jour en remote, et serais bientôt millionnaire en Lei. D’ailleurs, si vraiment j’avais l’argent comme priorité et la destruction des services publique français comme leitmotiv, j’arrêterai de payer les impôts que je paie toujours en France. (Car oui, je paie toujours des impôts en France alors que je pourrai optimiser ca). Non, la vraie raison, le cœur de pourquoi je rentre si bien dans le moule de Microsoft, elle est au début de cet article, sous vos yeux depuis le début :

JE N’AIME PAS LE TRAVAIL et la question qu’on me pose parfois, mais en fait, pas si souvent, et qui pourtant, décide de tout, c’est à quoi ressemblent mes journées chez Microsoft.



Si mon fils est malade, je peux ne pas travailler plusieurs jours sans poser d'arrêt maladie ou de jour de congé, parce qu'en fait mon manager s'en fout de cette partie administrative, et s'il voulait être à cheval dessus, j'aurais le droit à des jours fait pour ça. Ce qui compte pour moi, c’est de m’investir dans les causes qui sont importantes et sur lesquelles je peux avoir un impact. Quand on travaille 8h par jour, si vous n'avez pas le temps de le faire pendant votre temps de travail, vous n'avez pas le temps de le faire tout court.

J’ai des journées pour faire du bénévolat qui sont payées, si je donne à une œuvre caritative, Microsoft donne aussi. D'ailleurs, chaque année, je peux voter pour les projets open source que je souhaite soutenir et proposer les projets auxquels j’ai contribué. 50% de mes objectifs sont littéralement de participer et d’encourager le D&I. Vous pouvez passer 2,5 jours par semaine à vous occuper du D&I. Qui peut en dire autant ?

Alors oui, je n’approuve pas tous ce que fait l’entreprise, en même temps, ce n’est pas mon entreprise, mais ça je peux le dire, je peux leur dire, l’argent n’est pas tabou, les questions ne sont pas tabou, et si je veux prendre position contre une pratique de Microsoft, j’ai le droit de le dire, et j’aurai même une réponse (qui vaudra ce qui vaudra) de la part de mes managers.
Voilà, pourquoi, je travaille pour Microsoft.



Sinon, pour le reste, c'est la faute a Macron

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