Il m’arrive souvent, entre deux lignes de code, deux features à shipper ou deux idées de startup; de repenser à l’environnement dans lequel j’ai grandi. Un environnement qui, qu’on le veuille ou non, influence profondément notre manière de travailler, de penser, de créer et même de rêver.
En RDC, beaucoup de gens ont vécu des situations qu’on aurait du mal à imaginer dans un pays “normal”. Des injustices tellement profondes qu’elles laissent des traces invisibles.
On parle de pauvreté extrême, de conflits armés, du coût de la vie… mais ici, ces mots ont un goût différent. Ce ne sont pas des concepts. Ce sont des cicatrices.
Grandir dans ce contexte, ce n’est pas juste vivre.
C’est apprendre à survivre.
Et ça marque.
Je vois des jeunes déjà épuisés psychologiquement alors qu’ils n’ont même pas commencé leur vie.
Je vois des adultes se réfugier dans l’alcool pour oublier.
Je vois des femmes se sacrifier dans la prostitution juste pour que leurs enfants mangent.
Et la plupart gardent le silence, parce que dans ce pays, la douleur fait partie du décor.
Le contraste le plus cruel ?
Pendant que la population se bat pour respirer, ceux qui dirigent vivent dans un luxe déconnecté : maisons aux États-Unis, budgets détournés, projets fantômes…
C’est un décalage tellement immense qu’il dépasse parfois l’entendement.
Alors oui, changer sera difficile.
Pas parce que les idées manquent, pas parce que la jeunesse est incapable, mais parce qu’avant de changer un système, il faut d’abord réparer des gens. Des esprits traumatisés. Des générations entières qui ont grandi en mode “survie”.
Et pourtant, malgré tout ça, il existe une lueur.
Je la vois chez les développeurs, les créatifs, les fondateurs, ceux qui montent des projets avec trois fois rien mais une détermination énorme. Je la vois dans chaque ligne de code qu’on écrit tard la nuit pour essayer d’améliorer un petit bout de notre réalité.
Peut-être que notre rôle, à nous, c’est d’allumer une lumière.
Une seule.
Un projet, une idée, une initiative.
Et espérer que d’autres suivront.
Ce n’est pas un article technique.
C’est juste… un rappel.
Une pensée.
Un morceau de vérité d’un développeur qui code dans un pays où, parfois, rien n’encourage à continuer mais où, paradoxalement, tout nous oblige à ne pas abandonner.
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Dans ce pays, notre mode de vie est marqué par la débrouillardise, la solidarité et la volonté d’avancer malgré les défis du quotidien. Chaque jour, nous prouvons que la force d’un peuple réside dans sa capacité à créer, à s’adapter et à trouver des solutions même là où tout semble difficile.
Continuons à croire en nos talents, à oser commencer petit, à construire étape par étape. L’avenir de ce pays dépend aussi de ceux qui décident de ne pas attendre, mais d’oser entreprendre malgré tout. Merci pour rappel Monsieur Ansima.